UE-Afrique
Les sillons du nouveau partenariat
Négociations et concertations se poursuivent pour la détermination du nouveau format de coopération après l’expiration de l’accord de Cotonou en 2020.
Le couple Europe-Afrique file toujours le bon amour. Mais les lignes bougent. À l’occasion de la 36e session de l’Assemblée parlementaire paritaire Afrique-Caraïbe-Pacifique et Union européenne (ACP-UE) tenue à Cotonou (Bénin), le sujet de l’évolution du partenariat a réussi à se glisser dans l’ordre du jour réservé exclusivement au défi de changement climatique.
Insights
Dans sa tribune contenue dans le magazine jeune Afrique, Carlos Lopes, haut représentant de l’Union africaine pour les négociations UA-UE post Cotonou, présente le squelette du nouveau partenariat. Pour lui, les relations entre l’Afrique et l’Europe doivent évoluer pour prendre en compte les évolutions qui ont eu lieu en Afrique au cours des vingt dernières années, et permettre de construire un partenariat diversifié, au-delà d’une relation de dépendance fondée presque exclusivement sur l’aide au développement.
Les relations entre l’Afrique et l’Europe ne peuvent pas rester figées comme elles l’étaient à la fin du siècle dernier. La bonne nouvelle est que la situation actuelle — qui incite tant aux questionnements qu’aux réformes sur chacun des deux continents — nous permet d’amorcer un dialogue qui devrait nous guider vers un nouveau paradigme. Ce dernier devra prendre en compte les évolutions qui ont eu lieu en Afrique au cours des vingt dernières années sur les plans économique, social, politique et institutionnel, culturel et militaire.
Plus que 9 ratifications, et la Zone de libre-échange continentale (Zlec) sortira des tiroirs et rapports de la Commission de l’Union africaine (UA). Pas de quoi s’inquiéter pour Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l’industrie de l’organisation continentale. En annonçant le dépôt de l’instrument de ratification de l’Ouganda et la ratification de la Namibie lundi dernier, le technicien de la Zlec fait valoir l’engagement du processus au niveau de plusieurs États africains.
Indicateurs
L’exploitation des programmes budgétaires de plusieurs États montre bien que les administrations se préparent à l’entrée en vigueur de la Zlec. C’est le cas au Cameroun dont le programme 1 portant sur la valorisation du potentiel de la coopération bilatérale compte comme activité phare «la participation au sommet de lancement de la zone de libre-échange continentale africaine à Niamey». Il en est de même pour les ministères des Affaires étrangères du Gabon, du Tchad, de Cote d’ivoire, du Niger, du Maroc et de l’Afrique du Sud.
Aujourd’hui, sur les 22 dépôts d’instruments requis, la Commission de l’UA n’en a reçu que 9 (Kenya, Ouganda, Ghana, Rwanda, Niger, Sierra Leone, Eswatini, Tchad, Guinée). Mais c’est déjà 13 ratifications promulguées (Afrique du Sud, Namibie, Kenya, Ouganda, Ghana, Niger, Tchad, Mali, Cote d’Ivoire, Rwanda, Guinée, Sierra Leone, Eswatini) au total. Plusieurs États membres de l’organisation ont entamé le processus. C’est le cas du Cameroun et du Sénégal, dont les textes seront déposés au parlement en mars 2019 pour approbation de ratification. Le président Macky Sall l’a d’ailleurs affirmé lors du Conseil des ministres du 28 novembre dernier. Ce Conseil a vu l’adoption du projet de loi autorisant la ratification de l’accord de libre-échange continental (Alec). Dans le même sillage, l’Éthiopie, le Gabon, le Maroc et l’Algérie ont entamé le processus pour être de la grand-messe du commerce intra-africain de juillet 2019 à Niamey (Niger).
Inquiétudes
Si la dynamique est bien lancée vers la création d’un marché unique et l’intensification du commerce intra-africain, plusieurs inconnues et incertitudes demeurent. Souef Mohamed El-Amine, ministre des Affaires étrangères de l’archipel des Comores, demeure très sceptique quant à la capacité de capitalisation de ce projet intégrateur par son pays. «Si nous voulons importer du continent africain, l’important c’est la fluidité de ces échanges. Là se pose le problème des infrastructures, que nous avons déjà soulevé lors du sommet de janvier à Addis-Abeba. Lors des discussions, on a parlé de grands chantiers, de trains à grande vitesse. Mais dans le dictionnaire des petits États, cette notion n’existe pas. Il faut prendre en compte les spécificités de nos pays insulaires pour que cette zone de libre-échange puisse aussi nous profiter. Nous avons des produits à exporter, notamment le girofle, qui représente 45 % du volume de nos exportations, la vanille, et aussi la matière grise pour la parfumerie pour laquelle il y a un vrai marché en Afrique du Sud», indique-t-il.
La conférence économique africaine a réuni, à Kigali (Rwanda), la société civile africaine, du 3 au 5 décembre dernier. À l’initiative du Programme des Nations unies pour le développement en Afrique (Pnud), de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (Bad), les participants ont eu pour crédo d’exhorter les États africains à investir dans sa jeunesse. Ceci permettrait de rentabiliser la Zlec à travers l’innovation, la compétitivité des entreprises, la création d’emplois et donc le bien-être.
Zacharie Roger Mbarga
La grande famille Mouotsoung, la famille Tabi à Nkongsamba, la famille Biyong à Douala remercient tous ceux qui ont pris part aux funérailles de leur père, mère, beau-père, belle-mère, frère et beau-frère Njié Fabien, Masseck Anne et Nkeng Sébatien à Balé le week-end dernier.
Que la terre de nos ancêtres leur soit légère.
Le Matin, 15 November 2019
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